Déclaration de M. Emmanuel Macron, Président de la République, le 4 novembre 2018 après le Référendum sur l’accession à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.

 

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.

L’Elysée – Dimanche 4 novembre 2018

Françaises, Français,

Mes chers compatriotes,

Les Calédoniennes et les Calédoniens étaient aujourd’hui appelés à se prononcer sur l’accession à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.

L’organisation de ce scrutin était prévue par l’accord historique vieux de 30 ans, qui avait permis à la Nouvelle-Calédonie de retrouver la paix civile dans le dialogue et le respect mutuel.

Ce jour était le rendez-vous que les Calédoniens et l’Etat s’étaient donnés à eux-mêmes pour surmonter les divisions.

Je veux relever ici la promesse tenue depuis 30 ans, sans considération des changements de majorité à Paris ou en Nouvelle-Calédonie.

J’ai en mémoire ce jour, le rôle de chacun des responsables politiques qui ont marqué ce chemin de leur empreinte indélébile.

Avec le gouvernement, nous avons tenu à la stricte neutralité de l’Etat dans cette consultation ; et à la plus grande transparence de l’ensemble du processus électoral.

Nous avons garanti la loyauté et la sincérité de ce scrutin qui s’est fait sous le regard d’observateurs envoyés par l’Organisation des Nations Unies et les pays voisins.

Je tiens ici à saluer l’engagement des forces politiques calédoniennes et des autorités coutumières kanak, dans une campagne responsable, respectueuse des points de vue adverses, veillant à chaque instant à éviter les tensions et à préserver l’acquis de 30 années de dialogues et de paix.

Les électeurs ont pu choisir souverainement, en connaissance de cause la relation entre la Nouvelle-Calédonie et la France. Ils se sont exprimés aujourd’hui, majoritairement pour que la Nouvelle-Calédonie reste française.

Je dois d’abord dire l’immense fierté que nous ayons ensemble passé cette étape historique. Je veux aussi dire la fierté pour le chef de l’Etat que la majorité des Calédoniens ait choisi la France.

C’est pour nous une marque de confiance dans la République française, dans son avenir et dans ses valeurs. Cette fierté, chacun peut la ressentir et la partager.

En ce jour, le seul vaincu est la tentation du mépris, de la division, de la violence, de la peur. Le seul vainqueur c’est le processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis 30 ans, l’esprit de dialogue que plus rien n’entamera ; l’esprit de responsabilité qui a conduit à une participation exceptionnelle des Calédoniennes et des Calédoniens.

Je mesure la déception de ceux qu’anime la volonté de l’indépendance, ils ont pu l’exprimer dans les urnes. Et à ceux-là, je veux dire que l’Etat est engagé au côté de la Nouvelle-Calédonie, pour garantir dans la durée la dignité de toutes les composantes de la société autour des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

Ces valeurs sont celles de la République française, comme elles sont celles de l’Océanie. Nous pouvons les partager au-delà de nos divergences dans l’humilité et dans le respect.

A présent, j’invite chacun à se tourner vers l’avenir, j’invite chacun à se saisir des responsabilités exceptionnellement larges reconnues aux instances locales, pour construire la Nouvelle-Calédonie forte de son histoire et tournée vers demain. J’invite chacun à inscrire la Nouvelle-Calédonie tout à la fois dans la République et dans le destin océanique et indopacifique qui est le sien.

A titre plus personnel, je sais qu’une petite fille à Ouvéa veille sur un arbre planté ensemble, qui va continuer de croître.

Mesdames et Messieurs, mes chers compatriotes, au plan politique il n’y a pas d’autre chemin que celui du dialogue.

Le gouvernement proposera aux forces politiques de Nouvelle-Calédonie de se réunir dans les prochaines semaines. Des échanges seront entrepris dès demain par le Premier ministre, qui se rendra avec la ministre des Outre-mer en Nouvelle-Calédonie.

Nous poursuivrons.

Vive la Nouvelle-Calédonie, vive la République, vive la France.

Ils en parlent...